histoire en quelques points : uc

Freja, c’est un rayon de soleil au milieu d’une averse quand tu passes une mauvaise journée. C’est une bouffée d’oxygène, un joint bien dosé, un cachet d’aspirine après une soirée. Une petite boule d’amour qui a trop à donner et qui ne reçoit presque jamais.
C’est la jolie fille que tu croises sur les bancs de la fac et que tu maudis d’avoir cet air si heureux, ce sourire si audacieux. Celle qui rit fort en soirée, qui boit trop, embrasse trop, parle trop, existe trop. Le genre de fille qui repart avec un inconnu chaque soir et même des filles parfois. Le genre de fille que tu critiques avec tes amis quand tu la vois.

Mais Freja, elle ne le fait pas exprès, elle ne demande qu’à être aimée. Elle aime se faire remarquer, aime les regards quand sa jupe est trop remontée. Elle aime les baisers dans le cou, les baisers volés, les histoires passionnelles, risquées, tarées. Elle aime les mecs qu’elle ne saura jamais garder, les hommes qui ne l’aime pas, qui ne l’aimeront jamais. Elle aime être une poupée, elle a un Œdipe mal résolu, un père jamais connu qui n’a jamais voulu d’elle et ça la travaille, la belle. Alors elle sort, elle s’habille, elle met son rouge à lèvres et elle oublie. Elle oublie qu’elle n’arrive pas à avoir d’amis, qu’elle déteste être jolie. Que personne n’a jamais vraiment voulu d’elle, et qu’elle n’aurait même pas du exister. Elle boit pour oublier, se dire que ce n’est pas de sa faute et qu’elle ne l’a pas mérité.

C’est la jolie fille à qui tu n’oseras jamais parler… Bah oui c’est trop risqué. Parce qu’au fond, on l’aime vite Freja, avec ses grands yeux qui sourient quand elle rit aux éclats. Avec son accent qui chante et puis aussi quand elle se trompe avec les mots. Alors on la garde à distance, ou bien on s’engage pour une nuit. Mais pas plus hein. Parce que faut pas s’attacher, on serait bien cons après. Quand on prend le temps d’écouter ce qu’elle dit et qu’elle nous réchauffe dans ses bras. Quand on la laisse sécher nos larmes et qu’elle se confie à mots bas. C’est qu’on se sentirait presque coupable de tout ce qu’on a pu penser tout bas et dire bien haut ; alors faut pas ! On la laisse boire au bar, et on ne s’en mêle pas.