«« Arthur ! Arrête de te voiler la face ! Tu vois bien qu'elle ne pourra jamais s'intégrer dans notre société. Notre fille est censée être capable d'assurer la gestion de nos affaires ! » Un soupir agacé brisait la voix aiguë de ma mère. Mon père avait du mal à s'entendre avec elle ses derniers temps. « Je suis sûre qu'Anaëlle se débrouillera très bien, elle est douée pour écrire, c'est une fille intelligente et sérieuse ! » Ma mère riait sur un ton que je n'aimais guère. « Mais elle est grosse Arthur ! Elle est grosse ! Tu crois qu'une fille comme cela à sa place dans le monde de la mode. Je suis chef d'une boîte de produits cosmétiques ! Tu es vraiment con mon pauvre Arthur ! » Les larmes aux yeux, je voulais rester silencieuse. Mais j'avais fait tomber le vase préféré de maman qui valait plusieurs centaines de milliers de dollars. C'était en courant que je me réfugiai dans ma chambre.
Ma journée avait été horrible. Depuis toute petite, j'étais un peu bouboule, mais en entrant au collège cela avait empiré, j'avais vite été en sur poids. J'avais plus de 20 kilos de trop. Arrivé en 3èmes, j'en faisais 40 de trop. J'avais décidé d'offrir ma lettre d'amour au garçon qui me plaisait encouragé par ma meilleure amie... ENFIN celle que je prenais pour ma meilleur amie. Le garçon en question avait accroché la lettre sur les murs du collège et j'apprenais qu'il sortait en secret avec ma meilleure amie. Je vous laisse imaginer les moqueries. Le jour où j'avais surpris mes parents se disputer et ma mère dire délibérément que j'étais grosse, cela faisait déjà sept jours que je subissais les moqueries, les persécutions des autres, je n'en pouvais plus.

Mon père m'avait rejoint dans la chambre et s'était assis sur mon lit pour me caresser les cheveux alors que je pleurais rouler en boules.« Ma chérie... » Reniflant avec le moins de grâce possible, je le regardais désespérer. « Papa, maman me hait, je suis grosse... » Je reniflais de nouveau le cœur blessé, brisé, anéantie et tout simplement mort. Oui, c'est la sensation que j'avais. J'avais l'impression d'être morte tellement j'avais mal et que c'est la seule chose réelle que je ressentais. « JJe veux m'en aller papa, je veux aller chez tatie... Je veux changer, je veux évoluer, me métamorphoser.» Mon père ne me posait pas de question. « C'est vraiment ce que tu veux ? » Je lui faisais un signe de tête. « Bien si c'est ce que tu veux pour te rendre heureuse laisse moi le temps de tout organiser et tu iras. Tu veux de l'aide pour tes bagages ? » Je prenais mon père dans mes bras, je l'aimais fort mon père. Lui au moins il ne me jugeait pas. Comme il m'en avait fait part, il avait appelé sa sœur qui avait accepté de m'accueillir chez elle. Le temps de mon séjour, elle était ma tutrice le temps de voyage en France après tout, j'étais encore mineure. Le jour de mon départ, j'avais réussi à avoir mon ancienne meilleure amie au téléphone. « Allô Anaëlle ? Écoute, je voulais te le dire, mais tu sais, il ne voulait pas que ça se sache, car toi t'es voilà et moi, je suis toute voilà. » Fronçant mes sourcils, j'avais très bien compris ce qu'elle voulait dire par là. « Ne te fatigue pas. Je quitte le pays, soyez heureux en fait non, j'espère que vos vies seront aussi pourries que la mienne. Salut ! » Puis je lui raccrochais au nez.

C'est alors que commençait mon périple en France, mon installation c'était bien déroulé. J'avais commencé à prendre des cours avec un coach pour faire du sport, etc. Je voulais un nouveau départ. Je me souvenais d'un évènement, c'était la première semaine où j'avais entamé mon entraînement. Je courais quand j'étais tombée, ce qui m'avait valu la moquerie et méchanceté de beaucoup de passants. Alors que je me relevais avec peine un homme m'avait aidée. Ses yeux gris... Me perturbèrent. Néanmoins, pour le remercier, j'avais pris le risque de l'invité à boire un café. Oui enfin, j'avais bégayé comme pas possible, bref une catastrophe. Il avait accepté, mais il avait payé l'addition avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Je ne l'avais pas revue, du moins je ne pensais pas le revoir. J'avais poursuivi avec acharnement mon entraînement et après de longues années, j'avais fini par arriver à mon but. Je pesais 55 kilos pour une taille raisonnable. Je n'avais néanmoins toujours aussi peut confiance en moi. Par contre, ce qui était bizarre, c'est que je faisais de la photo. Oui alors que je sortais de la salle un photographe français me proposait de poser pour lui. Au début, j'avais refusé. Puis j'avais réfléchi quelques jours et avais pris ça comme un challenge. J'avais fini par le faire et j'étais terriblement étonnée de voir la facilité que j'avais de jouer avec mon corps, mais rien de fou, j'étais habillée. C'était surtout de voir mon corps nu qui me gêneraient, je n'avais vraiment pas l'habitude après tout, je dois m'y faire... Je m'étais faite engager dans une agence de mannequinât, je faisais quelques contrats par-ci par là pour des magazines de nutrition, de sport, de mode, etc. Je n'étais pas énormément payée étant donné que j'étais la nouvelle dans le monde du mannequinât, mais ce n'était pas plus mal.

Il y a deux ans, j'étais rentrée de France. J'avais refusé de parler à ma mère qui a bien essayé de renouer les liens. Je lui parlais lorsque je venais dîner chez eux étant donné que je faisais un effort pour mon père. Mon père avait été très ému de me voir ainsi. Désireuse d'indépendance. J'avais rendu le reste d'argent qu'ils avaient mis sur mon compte, je voulais de l'indépendance. J'avais trouvé un boulot de serveuse ce qui m'allait dans le sens où ce n'était pas ce que je rêvais dans ma vie, mais je gagnais un peu d'argent et ça m'allait, je n'avais jamais été fan d'extravagance contrairement à ma mère. Il y a quelques semaines alors que je faisais mon jogging, j'étais rentrée dans quelqu'un et j'avais renversé son café sur lui... Je n'en croyais pas mes yeux, c'était lui l'homme au regard gris, au regard brûlant de mystère qui avait enflammé mon âme en ne serait-ce quelques secondes. [color:8a14=cb4186]« Je suis désolée ! » Je lui avais donné mon nom, etc. Pour le pressing, je ne savais pas pourquoi j'avais fait cela, car il a de l'argent ça se voyait, mais je ne savais pas... Peu importe. Cela s'arrêterait à un pressing au pire des cas... Il y a quelques jours de cela ma mère avait organisé un week-end à New-York, le soir lors du dîner dans un restaurant chic, je voyais ma mère avec un sourire, comme je ne lui en avais jamais vu. Mon père lui me regardait d'un air désolé. C'est quand j'avais vu deux hommes arrivés que j'avais compris... Ils s'installèrent avec nous. L'un d'eux me fixait bizarrement. « Anaëlle voici les Salvatore, ils viennent d'Italie et nous allons nous allier à eux pour les affaires. Comme tu le sais, je possède une petite entreprise, on gagne de l'argent pas mal d'argent, mais en vue de ton comportement, je dois céder mes parts quand j'arrêterais tout» Soupirant, je trouvais ça agaçant qu'elle tourne autour du pot. « Où voulez-vous en venir ? » Oui depuis mon départ, je la vouvoyais. « Vous allez vous marier à mon fils ma chère. Ainsi si vous, vous mariez, et prenez le nom de Salvatore, nous nous chargerons de racheter les parts de votre mère et de faire son entreprise, une grand entreprise. Elle touchera 40 % des chiffres d'affaires. » Ahurie, je la regarde sans adresser un mot. « Hors de question ! » En regardant attentivement mon futur époux, je croyais m'évanouir. Prise de vertiges, je tentais de reprendre mon calme. C'était lui... Le mec qui m'avait pourri ma vie en accrochant cette lettre. Donc il n'était plus avec l'autre traitresse ! Bien ! MAIS JE LE HAÏSSAIS ! Puis j'étais vierge bordel, je ne pouvais pas me marier sans avoir eu d'expériences nulles part ! « Je ne me marierais pas elle a cas coulé votre entreprise, j'en ai rien à foutre. » Fixant mon père, je pranais sur moi pour ne pas pleurer. « Tu me déçois papa ! Je te croyais différent d'elle et au final, elle continue de tout contrôler ouvre les yeux bordel ! » C'est en courant que je prenais la fuite. La fin du week-end fut longue, je faisais du sport enfermé dans ma chambre d'hôtel. Pourquoi moi... ?