(elend) ≡ just follow my yellow light.

- admin ‹ because we are parfaits -

The light is blinding my eyes.

— elend norstaw & asthryd oswald —

I'm looking for a place to start But everything feels so different now. Just grab a hold of my hand I will lead you through this wonderland. Water up to my knees But sharks are swimming in the sea. Just follow my yellow light And ignore all those big warning signs. Somewhere deep in the dark A howling beast hears us talk. I dare you to close your eyes And see all the colors in disguise. — yellow light.

Un grognement quitta les lèvres de la jeune femme alors que son réveille sonnant, venait de la sortir de son sommeil. Elle n’avait pas franchement envie d’aller travailler. Le journal de Provincetown lui rappelait toujours un peu plus ses échecs. Elle avait rêvé de tellement mieux. Les hauts buildings de New York, avoir son nom un jour sur la première page du New-York Times et au lieu de ça, elle préparait une chronique sur les activités ô combien passionnantes qui pouvaient avoir lieu dans la petite ville de Provincetown. Autant dire qu’elle n’avait pas grand-chose à raconter. Elle aurait tellement voulu qu’on lui offre un poste là-bas à New-York, mais toutes ses candidatures étaient restées sans réponse. Il n’y avait que Provincetown qui voulait bien d’elle. Est-ce qu’elle était si nulle que ça pour être condamnée à travailler là-dedans toute sa vie. Elle voulait mieux, elle espérait mieux, mais il fallait que tous ses rêves soient irrémédiablement avortés dans l’œuf. Adieu New-York, adieu mariage, adieu potentiels enfants. Bonjour Provincetown et les longues heures à s’occuper des problèmes des autres plutôt que des siens. Elle soupira avant de repousser enfin sa lourde couette et sortir de son lit, filant directement sous la douche où elle aurait voulu rester toute la journée. Malheureusement, il fallait aller travailler. Pour l’instant elle était en avance, mais c’était parce qu’elle ne pouvait pas aller au travail sans passer par the great waffle pour prendre son petit déjeuné. Ça faisait des années qu’elle y passait tous les matins pour avaler un bon café et une gaufre supplément chantilly. Ce restaurant faisait probablement les meilleures gaufres de tout le pays et c’était très certainement cette enseigne, unique au monde, l’une des rares choses qui lui avaient manquées pendant les trois mois qu’elle avait passé dans la grande ville de New-York. Une fois sa douche terminée, elle se sécha rapidement les cheveux, avant d’enfiler le premier tailleur qui lui passait sous la main, au pire, elle pouvait bien aller bosser en jogging, ce n’était pas New-York après tout. Enfin malgré sa déception constante, il fallait bien qu’elle fasse des efforts. Chemise, jupe fourreau, escarpins et maquillage et elle était prête à quitter son appartement, direction sa délicieuse gaufre. Elle tâcha d’ignorer le bordel dans le salon, avant de quitter l’appartement. Depuis qu’elle était rentrée, elle vivait avec sa cousine et ce n’était pas facile tous les jours. La rouquine était enceinte certes, mais ça ne lui pardonnait pas tout. Elle n’était pas assez enceinte pour foutre le bordel alors pourquoi est-ce qu’elle l’était dès qu’il s’agissait de ranger ? Asthryd soupira avant de claquer la porte de l’appartement, espérant que le bruit réussirait à réveiller sa cousine. Sa gaufre était pour l’instant la seule chose qui comptait, mieux valait qu’elle reste concentrée là-dessus plutôt que sur tout ce qui avait tendance à la gaver depuis qu’elle était rentrée en ville. Tous les problèmes de sa vie qui n’inquiétaient personne, parce qu’il fallait croire qu’elle représentait aux yeux de tout le monde la fille dotée d’une vie parfaite, toujours prête à tendre la main à ceux dans le besoin. C’était une image plutôt satisfaisante, elle passait pour une fille bien, ça aurait pu être une bonne chose, mais à la longue, s’occuper des autres à tout bout de champs en oubliant ses propres soucis, ça devenait compliqué. Est-ce qu’un jour quelqu’un songerait à s’occuper d’elle ? Elle en doutait. Maintenant qu’elle n’avait plus Loras, elle n’avait plus personne pour se demander ne serait-ce que trente seconde si elle aussi elle n’avait pas besoin d’un coup de main. Elle survivrait, il le fallait bien après tout.

Arrivée dans le petit restaurant, elle se laissa tomber sur la première banquette qui croisa sa route. Elle aimait tout dans ce restaurant. Le confort des banquettes jusqu’à l’odeur du bacon grillé. La café y était excellent et les gaufres étaient parfaites, en plus, ils les faisaient à emporter. Ceux qui connaissaient bien Asthryd savaient que lui rapporter une gaufre de ce restaurant c’était l’une des meilleures façons au monde de lui faire plaisir. La serveuse lui adressa un sourire avant d’avancer vers sa table. « La même chose que d’habitude ? » La jeune femme hocha la tête, évidemment qu’elle prendrait comme d’habitude, il n’y avait rien de mieux dans la vie que les gaufres de ce restaurant. « Oui, avec un extra chantilly supplémentaire. » Elle prenait déjà l’extra chantilly, mais là elle avait clairement besoin de la double dose. La serveuse acquiesça avant de disparaitre quelques minutes pour revenir avec une gaufre encore chaude, presque entièrement dissimulée sous la chantilly et un café. C’était presque comme si tout avait été prête pile à son arrivée. Elle venait tous les jours à la même heure, depuis des années maintenant, ce n’était pas difficile de prévoir le coup. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle admirait l’énorme gaufre en face d’elle. Son ordinateur ouvert sur le coin de la table elle pouvait continuer son article tout en dégustant ce plat magique. Et puis s’il fallait qu’elle vente les mérites de la ville, elle était bien obligée d’écrire quelque chose sur ce restaurant. Peut-être qu’elle devrait songer à faire un article entier rien que sur ce restaurant, ce serait bien plus intéressant que ce qu’on lui demandait généralement de faire. Un soupire passa le seuil de ses lèvres alors qu’elle s’attaquait enfin à ce plat venu tout droit du paradis. Le plaisir fut de courte durée, elle s’étrangla presque avec sa première bouchée, apercevant Elend à quelques pas de là. Elle venait toujours plus tôt que lui d’habitude, même quand elle ne le fuyait pas, c’était assez rare qu’ils se croisent ici. Pourquoi est-ce qu’il avait décidé d’être particulièrement matinal aujourd’hui ? Elle n’avait pas envie de lui parler. Il ne savait même pas qu’elle était revenue de New-York, ou s’il le savait c’était que quelqu’un d’autre le lui avait dit, puisqu’elle, elle était restée muette sur le sujet. Il faisait partie de ses problèmes en ce moment, il n’en avait certainement pas conscience, mais elle avait toutes les raisons du monde de l’éviter. Il n’y avait que pour Clara qu’elle aurait voulu revenir vers lui, mais ils étaient indissociables et en ce moment, elle avait tendance à penser qu’elle était mieux sans lui. Elle regarda à droite, puis à gauche, il n’y avait aucun moyen de s’enfuir, si bien que comme la dernière des idiotes, elle se précipita à quatre pattes sous la table, priant pour qu’il ne l’ait pas remarquée, mais ce n’était pas comme si le restaurant était particulièrement grand. Sous la table, elle remarqua des jambes, dressées là juste en face d’elle et certainement pas décidées à bouger. Elle attendit quelques secondes avant de finalement se redresser, elle allait se tuer le dos dans cette position et ça ne servait à rien de rester planquée comme une idiote. « Elend ! Quelle bonne surprise ! » Tu parles, quelle malheureuse surprise surtout. Elle lui adressa un large sourire avant de pointer la table du doigt. « Je cherchais ma boucle d’oreille. » Elle porta sa main à son oreille pour y sentir sa boucle d’oreille. « Qui est sur mon oreille. J’ai cru que je l’avais perdue. » Stupide Asthryd. Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’elle enchaine les phrases stupides en trente secondes chronos ? Elle se laissa de nouveau tomber sur la banquette en face de sa gaufre. « Alors, qu’est-ce que tu fais ici de si bon matin ? » Elle sourit de nouveau avant d’attaquer à nouveau sa gaufre, elle en avait vraiment besoin en cet instant, si bien qu’il y avait de fortes chances pour qu’elle en commande une seconde, c’était bien le minimum pour se remettre de la honte dont elle venait tout juste de se couvrir.